L’année 2015 aura été une année d’intense vie politique au Burkina Faso, au regard des nombreux défis auxquels le gouvernement de la Transition a été confronté, dont l’organisation des élections présidentielles et législatives.
Mais la famille lasallienne du Burkina a beau être humble et discrète, elle ne peut nier le fait que l’actualité politique nationale l’oblige à une légitime fierté.
Bien sûr, cette fierté appelle à une responsabilité et à davantage de rigueur dans l’éducation humaine et chrétienne qu’elle offre aux enfants et aux jeunes.
En effet, trois anciens élèves lasalliens se sont très positivement illustrés sur la scène politique nationale au cours de l’année. Il s’agit de « M’Ba Michel » (papa ou grand papa) comme l’appelle affectueusement le peuple. De son vrai nom Michel KAFANDO, ce diplomate de formation et de profession est un ancien élève du Collège Saint Jean-Baptiste de La Salle de Ouagadougou (1956-1963). Suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le « peuple » est allé le chercher dans sa ferme pour en faire le Président de la Transition. Il s’est illustré par sa rigueur au travail et son franc-parler. On retiendra que sous la Transition, de lourds dossiers de justice enfouis sous le régime précédent, ont été dépoussiérés. Au terme de la Transition, « M’Ba Michel » est retourné ce 29 décembre 2015 à sa ferme.
Et c’est désormais Rock Marc Christian KABORE, un autre ancien élève du même Collège Saint Jean-Baptiste de La Salle (1968 à 1975),qui dirige le pays des hommes intègres. Rock a été en compétition avec treize autres candidats. Son principal challenger, Zéphyrin DIABRE, arrivé deuxième, est lui aussi un ancien élève du même collège. Il a gratifié le peuple burkinabé d’un geste que l’on ne finira pas de célébrer. Avant la publication officielle des résultats par l’organe chargé de l’organisation des élections, il n’a pas appelé Rock, comme on voit faire ailleurs.
DIABRE s’est rendu « himself », en personne, au quartier général de Rock pour le féliciter et l’encourager. Il y a là un enseignement donné implicitement à toute la jeunesse burkinabé que la politique n’est pas synonyme de haine et que l’adversaire politique n’est pas un ennemi à abattre. « Pays deshommes intègres ». Notons que le nouveau Président de la République avait été le parrain du jubilé des soixante ans du Collège célébré en 2014. Il jouit d’une estime profonde du peuple pour son humilité, sa générosité, sa courtoisie et sa grande expérience politique. Tout en assumant sa collaboration vingt-cinq années durant avec le régime déchu de Blaise COMPAORE, il reconnaît ne pas « traîner des casseroles ». S’il doit avoir un petit regret à son avènement présidentiel, ce serait sans doute le risque de ne plus avoir la chance de le voir régulièrement à la messe de 9h à la Cathédrale accompagné de son épouse.
Ces trois figures ont marqué très positivement la vie politique de la nation burkinabé en cette année 2015, et il convient en tant que lasalliens, de les présenter en exemple aux plus jeunes générations et de célébrer cette chance d’avoir au sommet de l’Etat des hommes qui partagent les valeurs lasalliennes de foi-fraternité-service. Nos prières accompagnent les autorités de la nation pour la paix, la stabilité et le développement.
Frère Téfio Raoul TRAORE, fec-étudiant
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