Né en France, où il s’est développé au 18e siècle, l’Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes, après les ruines de la Révolution Française, a étendu son oeuvre à l’Afrique au 19e siècle en commençant par les lieux de présence française.
Dès 1817, cinq Frères arrivent à l’île Bourbon (La Réunion). Ils y seront jusqu’à soixante, parmi lesquels se sanctifiera le Bienheureux Frère Scubilion (Jean-Bernard Rousseau). En 1859, ils sont à l’île Maurice.
Au milieu du 19e siècle, s’ouvre une vague d’expansion en Afrique du Nord. En 1847, les Frères sont à Alexandrie, puis au Caire. En 1853, les Frères ouvrent une école à Alger, puis très vite beaucoup d’autres en Algérie. A partir de 1855, ils ouvrent plusieurs écoles en Tunisie.
En 1866, trois Frères français ouvrent une école en langue malgache à Antananarivo avec l’appui de la reine Rasohérina. Un de leurs premiers élèves, Rafiringa, devient Frère sous le nom de Frère Raphaël-Louis et sera un des piliers de la communauté chrétienne de Madagascar. Il sera déclaré Bienheureux en 2009.
Au début du 20e siècle, les Frères arrivent d’Irlande en Afrique du Sud en 1904, de Belgique au Congo (belge) en 1909 et à partir de 1936, d’Italie en Erythrée et en Ethiopie.
La tourmente qui a frappé la France au début du 20e siècle (interdiction de l’enseignement aux religieux, suppression des congrégations non autorisées) n’a pas épargné l’Algérie, où 14 écoles sur 17 étaient fermées en 1907, ni la Tunisie, ce qui n’empêchait pas de poursuivre l’apostolat et même d’ouvrir une œuvre au Maroc.
En 1941, après deux guerres et bien des changements en France, l’interdiction d’enseigner étant levée, le District d’Alger a envisagé de fonder une œuvre missionnaire au sud du Sahara, en Afrique Occidentale (alors française).
C’est en 1948, finalement, que sera semée à Toussiana la graine qui deviendra notre District, dit « d’Afrique de l’Ouest ». Pendant le même temps, les œuvres existant en Tunisie, en Algérie et au Maroc étaient fermées les unes après les autres, entraînant la disparition du District d’Alger.
La deuxième moitié du 20e siècle voit se diversifier l’origine des Frères qui vont apporter leur aide au développement de l’éducation dans l’Afrique indépendante : Canadiens (1948) puis Néerlandais (1958) au Cameroun ; Canadiens (1952) puis Espagnols (1968) au Togo et bientôt au Bénin, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Conakry ; Français (1951) à Djibouti ; Belges (1953) au Rwanda ; Britanniques (1958) au Nigéria ; Américains au Kénya (1959) et en Tanzanie (1963) ; enfin Guinée-Bissao, Soudan et Mozambique
Aujourd’hui, l’Institut des Frères est présent dans 20 pays d’Afrique, la plupart regroupés dans la RELAF (Région Lasallienne d’Afrique) avec 5 Districts de plein exercice. La présence de Frères d’origine étrangère est un soutien utile, mais tend à devenir résiduelle. Les vocations africaines prennent la relève. Il y a un Noviciat francophone à Bobo-Dioulasso (Burkina) et un Noviciat anglophone à Nairobi (Kenya).
Le Frère Conseiller général pour la RELAF est le Frère Pierre Saidou OUATTARA, résidant partie à Rome, partie à Abidjan.