Nous sommes sur le point de célébrer un grand jour dans notre Institut : la canonisation du bienheureux Frère Salomon Leclercq et c´est avec une grande joie que je vous annonce cette nouvelle.
La glorification de notre premier martyr aura lieu à la clôture de l´ « Année de la Miséricorde ».
Comme l´a souligné tant de fois le pape François pendant cette année jubilaire, comprendre ce que veut dire la « miséricorde » c´est comprendre le noyau central de l´enseignement de Jésus.
La miséricorde c´est l´amour et par amour il s´est disposé à tout faire, même à donner sa propre vie. C´est ce qu´a fait notre Frère Salomon, c´est ce que nous enseigne sa fidélité héroïque
La canonisation du Frère Salomon sera certainement une bénédiction pour notre Institut. Ensemble, rendons-en grâces au Seigneur. L´exemple donné par notre Frère doit nous pousser à suivre le Christ jour après jour. Même si nous ne sommes pas appelés à donner un témoignage sanglant, nous sommes appelés de toute façon à le faire dans « le terrible quotidien » de notre vie apostolique.
À l´occasion de la fête de saint Barthélemy notre Fondateur écrit : « Vous avez un martyre continuel à souffrir, qui n´est pas moins violent pour l´esprit que l´était celui de saint Barthélemy pour le corps: vous devez, pour ainsi parler, arracher votre propre peau, qui est ce que saint Paul appelle le ´vieil homme´, pour vous revêtir de l´esprit de Jésus-Christ, qui est ´le nouvel homme´ » (MF 159,3,2).
Beaucoup d´entre vous savent qui est le Frère Salomon. Pour ceux qui ne le connaissent pas je me permets de vous en dire quelques mots brièvement : 1. Guillaume Nicolas Louis (c´était son nom) Leclercq, est né à Boulogne-sur-Mer (France), le 13 novembre 1745. Sa famille était une famille de commerçants et donc aisée. Une fois ses études terminées chez les Frères, ses parents voulaient qu´ il se dédiât aux travaux de la famille. Il préfère se faire religieux et entre au noviciat des Frères en 1767. Il fut successivement professeur de mathématiques, directeur du noviciat et économe du grand centre de Maréville. Il prit part au Chapitre général de 1787 dont il fut nommé secrétaire. Le Chapitre terminé, il devint secrétaire du Frère Agathon, Supérieur général. Arrivèrent les journées terribles de la Révolution française. Les Frères furent obligés de se disperser pour fuir la persécution contre le clergé et les religieux. Il décida de rester pour garder la Maison Généralice de la Rue Neuve, à Paris, dans l´espoir de ne pas être découvert. Mais sans succès. Arrêté le 15 août 1792 il fut enfermé au couvent des Carmes transformé en prison par les
révolutionnaires. Le 2 septembre, pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé (une parodie d´Église indépendante du pape et rattachée au gouvernement) il fut décapité. Béatifié par le pape Pie XI le 17 octobre 1926 avec un groupe de 190 victimes de ces années terribles, Il était jusqu´en 1948 le seul béatifié de notre Congrégation.
Par suite d´un miracle survenu à Caracas (Venezuela) en 2007 et approuvé en 2016, le Frère Salomon sera le seul canonisé du groupe de 1926, par le pape François, le 16 octobre 2016. 2. La canonisation aura lieu à la place Saint-Pierre (Rome) à 10 heures et pourra être suivie dans le monde entier par télévision. Il y aura d´autres cérémonies à Rome en l´honneur du nouveau saint :
Samedi 15, à 17 h. à l´église Saint-Louis des Français, aura lieu une viellée préparatoire.
Lundi 17, à 17 h. à la chapelle de la Maison Généralice aura lieu le Te Deum et la Messe d´action de grâces, célébrée par son Excellence, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d´État du Vatican.
Vous trouverez d´autres détails pratiques dans la page adjointe à cette lettre.
À vous tous mes salutations fraternelles en attendant de vous voir à Rome.
Frère Robert Schieler, FSC Supérieur général