« Vieillissant, il fructifie encore » Ps 91,15
Une vieillesse heureuse
Les 27 et 28 novembre 2018 le District d’Afrique de l’Ouest a organisé une session de formation en faveur des Frères ainés aux lauriers à Ouagadougou sur le thème «une vieillesse heureuse ».
Douze frères qui ont tous plus de cinquante ans à leur compteur ont participé à cette session animée par Monseigneur Wenscelas COMPAORE, évêque émérite de Manga, assisté par le Père Edgard, camillien. Deux jeunes frères ont assuré l’organisation pratique.
Le Père Edgard d’entrée de jeu a rassuré les ainés en ces termes « les personnes âgés sont une bénédiction pour l’Église et le monde », paraphrasant le pape François qui disait lors d’une de ses rencontres avec des personnes âgés : « vous êtes la force de l’Eglise ».
Le 1er point de la formation a consisté en des généralités sur la vieillesse. Selon l’OMS on désigne par personne âgés toutes personne qui a soixante ans et plus. Tenant compte de l’espérance de vie le Burkina ramène cet âge à cinquante ans. On distingue plusieurs types d’âge : l’âge chronologique, l’âge social (celle que la société nous donne), l’âge biologique (l’état du corps), l’âge subjectif (l’âge que je me donne), et l’âge fonctionnel (les activités que je peux mener). La vieillesse est une méditation sur le temps : le passé qu’il faut assumer, l’avenir qu’il faut préparer et le présent qu’il faut vivre. Mais il faut retenir que le comportement de la personne âgé dépend de l’ambiance, de l’environnement dans lequel elle vie et de la personnalité de chacun. Ce point s’est conclu avec les signes de la vieillesse.
Le 2e point a porté sur les personnes âgées dans la bible. Dans l’Ancien Testament la vieillesse est un temps de participation active à la mission de Dieu. C’est un temps de fécondité, un moment propice pour adresser des prières à Dieu. Dans le Nouveau Testament Dieu choisi des anciens pour être les témoins de l’Incarnation : Zacharie et Elisabeth, Siméon et Anne. Dans la Bible, à quelques exceptions près, la vieillesse est le temps de la sagesse et de l’abandon à Dieu. Paraphrasant à nouveau les textes de l’Eglise, le Père Edgard conclut ce thème en ces termes : « le degré d’humanité d’un Institut se mesure à l’attention qu’il porte à ses confrères en difficultés, malades, vieux … ». Monseigneur Wenceslas a ensuite relevé ce que disent les exhortations du magister sur les personnes âgés.
Le 3e point de la formation a porté sur l’art de s’éduquer à vieillir. Nous pouvons résumer cette éducation en huit points :
- S’ouvrir aux valeurs et aux aspects nouveaux
- Favoriser la sagesse plus que la force
- Dépasser l’excessive préoccupation de soi
- Se réconcilier avec le passé
- Continuer à travailler dans la vigne du Seigneur
- Vivre les diminutions sans perdre sa dignité
- Cultiver l’estime de soi
- Avoir le sens de l’abandon à Dieu dans la prière
Le 4e point a consisté en des témoignages et en la lecture de quelques extraits du recueil de méditations sur la vieillesse écrit par Monseigneur Wenceslas. Ce point s’est achevé par un partage de ce qui se fait pour les personnes consacrées âgées au niveau des diocèses et des congrégations.
Le 5e point de la session a porté sur la personne âgée et sa santé. Le docteur Patrice SAWADOGO et Hervé KIEMA après avoir énuméré quelques problèmes de santé liés à la vieillesse ont donné quelques conseils pour mieux vivre cette étape normale de la vie. Il s’agit entre autres du sport, d’une alimentation saine et équilibrée et d’un suivi régulier par un médecin généraliste.
A la fin de la session le Frère visiteur, arrivé au 2e jour de la session, a remercié les formateurs, les participants et les organisateurs. Au cours de la messe de clôture le Frère Gabriel ZABRAMBA a pris la parole au nom des participants pour remercier les formateurs et saluer l’initiative. Les Frères ainés et les formateurs ont souhaité que ce ne soit pas la dernière session et qu’aux prochaines sessions les plus jeunes soient également invités afin de se préparer à la vieillesse d’une part et d’autre part de savoir s’occuper des Frères âgés qui vivent avec eux en communauté car « le vieux adossé au mur est un bien pour celui qui s’approche de lui ».
Le rapporteur, Frère Venance KIENOU, FSC