Classes Préparatoires aux Grandes Écoles et Institut Supérieur- La Salle 2020-2021

RECRUTEMENT D’ÉTUDIANTS POUR L’ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021

Les Frères des Écoles Chétiennes ou « Frères de La Salle » dont le charisme est le service éducatif des pauvres, sont présents au Burkina Faso depuis 1948 à travers un réseau de dix établissements d’enseignement primaire, secondaire et de formation technique. Au moyen d’un projet éducatif communautaire, d’un cadre scolaire adéquat, d’un encadrement pédagogique rigoureux et d’un accompagnement personalisé, ils ont contribué à la formation de l’élite intellectuelle pour le développement économique et culturel du Burkina Faso.

Et depuis l’année académique 2017-2018, désireux de mettre leur expertise au service de la jeunesse à travers l’enseignement supérieur, ils ont créé les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE-La Salle), en vue de la formation d’ingénieurs et de scientifiques compétents et engagés pour le développement de l’Afrique. Et à partir de cette rentrée académique 2020-2021, ils ouvrent l’Institut Supérieur Privé La Salle (InSup-La Salle), qui offre aux jeunes une formation de qualité en adéquation avec les besoins locaux, les préparant à l’emploi et à la création d’emplois.

Les CPGE-La Salle sont de la section “Sciences et Technologies”. Elles visent pendant deux ans et conformément au système LMD à renforcer les capacités des jeunes bachelières et bacheliers dans les domaines des Mathématiques, de l’Ingénierie, des Technologies, et des Sciences (MITS). Et ce, en vue de leur intégration aux Grandes Écoles du Burkina Faso, de la France et d’ailleurs où les étudiants font trois ans de formation pour terminer le cycle d’ingéniorat qui est de 5 ans après le bac (2 ans de Classes Préparatoires + 3 ans de Grande École).

Les CPGE-La Salle recrutent au titre de l’année académique 2020-2021 des étudiants dans les filières suivantes:

-        Filière Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur (MPSI) :

Ouverte aux étudiants titulaires du bac C, D ou E, elle prépare à l’ingéniorat dans les domaines du Numérique, du Génie Civil, de l’Informatique, de la Gestion des Données et de l’Intelligence Artificielle...

-        Filière Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre (BCPST) :

Ouverte aux étudiants titulaires du bac D ou C, elle prépare à l’ingéniorat dans les domaines de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Géologie, des Mines, de la Gestion de l’Environnement, de l’Agroalimentaire...

L’InSuP-La Salle vise pendant trois ans et conformément au système LMD à former des jeunes bachelières et bacheliers à une licence professionnelle en trois ans dans les filières suivantes :

-         Géologie et Mines,

-         Bâtiment et Travaux Publiques (BTP),

-         Agriculture,

-         Elevage.

Conditions d’admission :

  • Être titulaire d’un baccalauréat série C, D ou E avec un bon niveau régulier en Mathématiques, en Physique-Chimie et en Sciences de la Vie et de la Terre ;
  • Présenter un dossier de candidature se composant comme suit :

-         Une demande manuscrite adressée au Directeur administratif ;

-         Un extrait d’acte de naissance ;

-         Une copie du relevé de notes du Bac ;

-         Un relevé de notes du second cycle (2nde à la terminale) signé par la direction de l’établissement ;

-         Une photocopie légalisée de l’attestation de succès au Bac ;

-         Une chemise cartonnée pour y mettre les pièces citées ;

  • -         Frais de dépôt de dossier : 5.000 F CFA
  • Période et lieu de dépôt : Secrétariat des CPGE ou du Collège de La Salle du 20 juillet au 21 septembre 2020 ;
  • Début des cours : à partir du 21 septembre 2020.
  • Frais de formation : 900.000 F CFA par an, payables par tranches.

Pour plus d’infos : +226 25 33 38 95 / 25 33 54 45 / 70 74 05 65 / 68 04 08 24.

E-mail : Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  ;

Site Web : www.lasalle-dao.org ;

(Cf. dépliants joints à ce communiqué).

Veuillez cliquer pour télécharger les dépliants:

                                               


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sandogoEn rappel, nous faisons une œuvre de réappropriation de la réflexion du théologien et philosophe Ka Mana déjà citée. Nous répondons à notre manière aux questions qu’il pose.


1. Transformer les fondations de la vie des burkinabè
Dans une société pluraliste, sur quoi les burkinabè fondent-ils leur vivre-ensemble ? Selon Ka Mana, le socle de l’existence est constitué par les principes, les normes et les valeurs. Ce sont eux qui forgent les individus et consolident les institutions au sein d’un peuple. Ces principes, normes et valeurs connaissent une trajectoire qui lie le passé, le présent et l’avenir. C’est la capacité à maintenir ces trois moments qui donne du dynamisme à un peuple.

Le passé concerne les traditions, les cultures ancestrales de chaque ethnie ou de chaque famille. Les ethnies à travers tout le Burkina, ont fait face de par le passé à plusieurs questions ou situations existentielles qu’elles ont rencontrées. Cultiver la terre ou élever des animaux répondait à des besoins primaires essentiels. La solidarité clanique ou familiale répondait à un besoin de préservation de l’esprit communautaire et d’entraide. Si la famille était considérée comme une valeur, c’est parce qu’elle répondait à un besoin d’existence, de socialisation. Toutes nos références ancestrales correspondaient à un défi humain ou existentiel à relever. Elles ont permis de forger « un destin commun » à toutes nos ethnies.

Seulement, au fur et à mesure que les générations se succèdent, la transmission et la signification de ces références ancestrales perdent un peu de leur importance ou substance. Les enfants d’aujourd’hui ne sont plus introduits dans leur milieu culturel d’origine. Les plus jeunes ne retiennent que l’aspect folklorique des traditions et cultures. Selon Ka Mana, notre relation au passé est globalement onirique, fictive ou irréelle. Elle ne créé pas une énergie capable d’inventer « une nouvelle destinée communautaire ». Quel est l’impact de nos traditions, de nos cultures ancestrales sur les générations du XXIe siècle ? Les rares gardiens de ce passé sont en voie de disparition avec le souffle de leurs références culturelles, spirituelles et éthiques.
Le présent contient beaucoup de défis à relever. Mais quelles références ? Quelles fondations ? Est-ce possible d’inventer une nouvelle destiné pour le développement du Burkina Faso ? Sans vision, pas d’avenir, pas de Faso !dessinatrice1
Ce qui se profile à l’horizon, c’est la capacité du burkinabè à se révolter, à résister face à un ras-le-bol ou à une injustice. La révolte ou la résistance ne nous ouvre pas un avenir. Nous sommes inaptes à faire émerger l’humain avec toutes ses forces, ses qualités, ses compétences, ses ressources pour « un mieux-être, un mieux-penser et un mieux-vivre ». Pire, nous sommes jaloux les uns des autres depuis les villages jusque dans les villes : jaloux des poules que possède le voisin par exemple. Alors on les empoisonne ou on les vole pour que son propriétaire demeure pauvre.
Un exemple concret de ce présent qui nous ruine concerne ce que Pierre Ouattara a appelé « égoïsme collectif ». Cet égoïsme semble gangrener nos efforts pour sortir de la misère. Pierre Ouattara précise que
« la conception de l’éducation comme investissement pour le futur se trouve ainsi à l’origine de bien des maux et pesanteurs de nos sociétés africaines. Le favoritisme, le tribalisme, la corruption, les détournements, les injustices trouvent là une de leurs sources et constituent autant de tares qui pèsent [lourd] dans la stagnation de nos sociétés. »  (  Pierre S. OUATTARA, Eduquer à la vulnérabilité : une urgence de notre temps. Une approche critique de la notion d’autonomie, Abidjan, Editions Balafons, 2017, p.79.).
Cette conception est le produit  de la « solidarité familiale ou tribale » ou « la promotion de la médiocrité » ou « le produit de l’incompétence et de l’irresponsabilité ». Nous nous permettons encore une longue citation de Pierre Ouattara :
« Une éducation digne de ce nom va nécessairement au-delà d’un investissement pour le futur. Elle vise prioritairement à  libérer l’avenir de nos enfants. L’enfant, promesse d’avenir, n’est pas destiné à reproduire platement ou à prolonger la vie de ses parents à travers l’éducation qu’il reçoit ; Libérer l’avenir dans un enfant signifie l’éduquer pour lui-même en cherchant à libérer en lui son génie propre. »  (Pierre S. Ouattara, 2017, p.79).

Notre présent ne parvient pas encore à accoucher une nouvelle mentalité. Nous restons avec des pensées arriérées et fixistes. Les problèmes dont parle Pierre Ouattara sont provoqués principalement par ceux qui vont à l’école, ceux qui sont instruits. Ce ne sont pas les paysans de nos villages éloignés des grandes villes qui sont accusés de favoritisme, de corruption, de détournement ou d’injustice. Ce sont les fruits d’une école mal intégrée, mal comprise.
Mais attention ! Ce type d’affirmation qui exonère les ignorants, les non-scolarisés de toute responsabilité dans la dégradation de la société contemporaine, est fondé sur deux erreurs de principe. D’abord le monde moderne n’est pas fait que des scolarisés urbains. Les illettrés « éloignés des grandes villes » font partie de cette société… Ensuite les illettrés ruraux n’ont pas seulement les défauts (comme les qualités) de la société traditionnelle, comme la jalousie des poulets. Ils s’adaptent très vite aux vices (comme aux vertus… possibles) de la société moderne, « favoritisme, corruption, détournement, injustice ». Le travail qui attend l’analyste est précisément de discerner en quels points la société traditionnelle donne des points d’ancrage à des vices modernes, par exemple l’autoritarisme qu’on pouvait trouver chez un chef de village comme modèle de l’accaparement du pouvoir par un président, la violence arbitraire des « hommes du chef » sur les pauvres comme modèle des violences policières (Cf. R. Afan, Les masques du pouvoir, 2010.). Voilà une tâche ardue mais digne d’un « intellectuel » d’aujourd’hui. Bref !
C’est toujours l’école du Blanc, du Colon dans laquelle on s’inscrit pour devenir quelqu’un, ‘’comme’’ le Blanc. Or l’idée qu’on se fait du Blanc ne nous arrange pas : bureaucrate, riche, exploiteur, consommateur, villa, voiture, famille nucléaire (1 ou 2 enfants), en somme bien-être matériel… On garde aussi du Blanc, « le système d’exploitation » auquel on soumet nos propres concitoyens quand on les pille par la corruption, les détournements de projets qui n’aboutissent  pas.  Le traumatisme de cette rencontre entre le Blanc et le Voltaïque est encore vivace même après ce qu’on a appelé ‘’les Indépendances’’. Il reste l’heure où chaque citoyen se sentira indépendant de la corruption et des détournements, indépendant des magouilles, de la paresse, des calculs politiciens au service de l’égoïsme contre ses propres concitoyens. On a oublié que le Blanc, c’est aussi l’esprit inventif, le développement, la rigueur, le primat de la loi, des Droits humains ; l’investissement patriotique, la science, la recherche, etc. Voilà ce qu’il faudrait copier.
Le risque est grand d’après Ka Mana d’arriver à une « ménopause face à l’avenir » ou fondamentalement à une relation «oligospermatique »  (Ka Mana, Op.cit., p.24.). Que veut-il dire par ces expressions ? Ka Mana répond : « Je veux dire que notre relation à l’avenir a perdu le principe de fécondation du futur par la force, par l’énergie, par la puissance d’engagement créatif » (Ibidem). Les horizons d’avenir seront toujours bouchés si l’école demeure « un investissement pour l’avenir » égoïste des familles et des villages. Comment penser un espoir burkinabè quand la violence, les faits de corruption, de détournements, les destructions de biens privés et publics, sont encore des réalités qui nous environnent au XXIe siècle ? Ka Mana répond à cette question en des termes clairs : « Tout cela est ainsi parce que notre triple rapport au passé, au présent et à l’avenir ne créé ni des valeurs de connaissances solides, ni des valeurs de sagesse fécondes ni des valeurs de l’esprit créatrices d’innovations véritables. »  (Ka Mana, p.25). Or toute société se fonde sur des principes, des valeurs et des normes. Serions-nous hors-jeu de tout cela ? Les fondations sont-elles effondrées ou chancelantes ? C’est en cela que les acteurs de l’éducation sont interpelés pour une réorientation plus efficiente de leurs actions. Quels sont les fondements de votre action éducative au XXIe siècle ?
Cette situation a des répercutions aussi bien au niveau national qu’international. Nous nous présentons comme un pays qu’on doit assister par l’aide internationale. Au Faso comme à l’extérieur, on ne cesse de dire que nous sommes pauvres, enclavés, sans débouchés sur la mer, endettés, etc. Pour paraphraser Else Oyen, citée par Edgar Morin (Edgar MORIN, La voie. Pour l’avenir de l’humanité, Paris, Fayard, 2011, p.116.) il faut dire que la pauvreté est un domaine où les médicaments sont prescrits avant de connaître la maladie. Dans la logique de ce qui précède, il faut avouer que nous sommes rendus pauvres, nous sommes appauvris par certains de nos concitoyens, par certaines institutions internationales et par certains accords financiers qui n’ont point d’égard pour la dignité humaine. Edgar Morin dans la même ligne d’idée dénonce les définitions trompeuses de la pauvreté en ces termes :
« Cette perception exclusivement monétaire de la pauvreté dans les sociétés du Sud ignore l’économie de subsistance qui confère au petit paysan une relative autonomie, et elle ignore la sociologie d’entraide qui permet aux pauvres de la ville ou du bidonville de survivre, voire de vivre.»  (Edgar Morin, 2011, p.116)

Les critères de pauvreté sont fixés à partir de statistique, de moyenne, de pourcentage, de chiffres mathématiques. Parmi les critères de pauvreté il y a entre autres l’absence de latrines, l’absence d’eau potable, absence de baignoire, de réfrigérateur, de moyens de déplacements, de compte en banque, etc. Ceux qui vivent ces situations de manque ne se disent pas pauvres. C’est le regard extérieur porté sur leur réalité qui établit des comparaisons et classifie. Edgar Morin n’a pas manqué de souligner que c’est le développement dans les pays du Nord qui a répandu au XXe siècle une immense misère dans les pays du Sud . La pauvreté au Burkina, si on concède cela, concerne des réalités matérielles ; les citoyens sont en manque de ceci ou de cela. Donc ils sont pauvres. Ce qui n’est pas totalement vrai.
Il faut craindre que cette pauvreté ne soit bientôt une pauvreté d’esprit, une pauvreté de l’imagination ou une pauvreté dans l’innovation. On nous a fait croire, pour exemple, depuis des générations d’élèves scolarisés que le sous-sol du Burkina  était très pauvre à l’exception de quelques gisements ici et là. Aujourd’hui on découvre qu’il y a des sites d’or partout, du Nord au Sud et d’Ouest en Est. Nous avons laissé les autres nous définir comme pauvres et nous avons transmis cet esprit pauvre de génération en génération. C’est ainsi qu’on a inoculé l’importance de l’argent dans l’esprit de toutes les générations d’élèves qui sont allées à l’école. Aujourd’hui, il faut craindre un enclavement des énergies créatrices, des forces de développement incapables de s’ouvrir à d’autres lieux ou réalités. Quels sont nos rêves pour aujourd’hui et demain ? Sortir mentalement de la pauvreté ? Il le faut !
dessinateur1Le contenu de nos programmes scolaires porte à plus de 80% sur la civilisation occidentale. Il serait bon de comparer les programmes de certains pays européens à ceux du Burkina Faso pour se rendre compte de leur lourdeur. Notre civilisation dite traditionnelle prenait en compte les valeurs, les savoirs, les savoir-faire, les richesses humaines, etc. mais se transmet difficilement à l’école. Elle est notre civilisation traditionnelle dans le rêve. Notre pauvreté se situe dans la tête et dans le cœur. Ce sont ces deux réalités qu’il faut éduquer, leur apprendre à penser autrement et à innover. Les transformations à opérer par l’éducation concernent trois principes que nous avons signalés au début. Il s’agit d’une « révolution de l’imaginaire » sur le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres concitoyens. Comment construire un nouveau mental loin des faits de la colonisation, des faits de la traite négrière qu’on enseigne à nos élèves dès leur jeune âge dans les classes de 4è et suivantes ? Nous pouvons réserver ce passé pour un niveau universitaire ou pour les classes de terminales. Les leçons ou cours sur ce passé de notre continent ne sont plus un socle dynamisant pour nos jeunes générations. Il faudrait réduire l’ampleur des cours sur cette réalité, sans la nier, et offrir davantage un zèle créatif au niveau éthique, spirituels et politique.
Notre éducation doit prendre désormais en compte la créativité pour insuffler des dynamismes de changement social. Cet esprit créatif permettra de lutter contre les « identités meurtrières » pour consolider l’unité dans la solidarité en toute circonstance. L’unité et la solidarité nous éviteront des violences destructrices que nous connaissons depuis près de 20 ans.  De plus, il faut dénoncer et relire à nouveaux frais les systèmes éducatifs qui remplacent la collaboration dans l’apprentissage par la compétition. La compétition économique et sociale déteint trop sur le système éducatif. Désormais, les élèves travailleront ensemble, seront évalués ensemble et individuellement, pour réussir ensemble. Les élèves porteront dès l’école les fardeaux les uns des autres de sorte que personne ne traine…
Comment éduquer sans mythe porteur ? Il faut découvrir parmi nos personnalités et événements historiques des éléments pour construire un mythe porteur de créativité, d’unité et de solidarité. Historiens, sociologues, anthropologues et philosophes ne tarissent pas d’idées : exemple, refonder le Faso sur le mythe de l’intégrité! (M. J-C. Somda, 2017). Sans un imaginaire positif qui nous pousse, nous lance, nous défie, nous serons perpétuellement pauvres, enclavés, spécialistes des marches de protestations ou de grèves coupant constamment la branche sur  laquelle nous sommes tous assis.
Marc SOME, fec.

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